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Galerie d'art des collines
8 avril 2013

Marc HUBERT. Peinture et sérigraphie. Double

Marc HUBERT.

Peinture et sérigraphie.

Double regard et regard double. Des Structurations.


Marc HUBERT a effectué ses études artistiques à l’Ecole de Recherche Graphique de Bruxelles. Avec quelles influences ? lui qui a commencé à s’affirmer artistiquement parlant à l’adulescence, en transformant sa chambre en espace de libre expression.

En tout cas, l’artiste a émergé de sa formation en utilisant la couleur – liquide plus ou moins dense – en tant que matière particulière, proposant des mises sur toile parfois à la limite de la sculpture. De la peinture tridimensionnelle, « vivante » pendant un certain temps qui plus est !

Sortir la peinture de ce qui l’emprisonne, le pot, pour lui offrir la liberté de prendre une forme et une dimension incertaines… ou prédestinées – qui sait – sans que la main du peintre, prolongement de son cerveau, n’intervienne directement. Utopie de la liberté extrême !

Et le résultat non escompté, surprenant, ne reste-t-il pas prisonnier des contraintes mises en jeu au départ du processus créatif, tiraillements aléatoires de l’inconscient, ou flux organisés d’une conscience universelle aux lignes de forces tracées d’avance ?

Dans son évolution, Marc HUBERT n’a, semble-t-il, pas pu échapper à ce questionnement, bien que son aspiration initiale fût d’en court-circuiter l’impact afin que la peinture se réalise d’elle-même. En effet, il apparait impossible d’éviter l’influence du versant premier de la pensée archaïque, marqué du sceau des pulsions, et « petit » chemin faisant – à l’échelle de l’univers – de l’intuition.

Donc, ouvrir un pot de peinture, en « laisser » couler une partie du contenu sur une toile, agiter celle-ci, puis laisser faire. Impossible d’échapper à ce que les phénoménologues ont appelé l’intentionnalité de la conscience. Elle s’affirme de façon exaspérante parfois, en tant que propension, mouvement inconscient de ce qui peut apparaître comme une conscience inconsciente en quête d’absolu. Elle devra, à contre cœur, en faire l’impasse définitivement : le réel, la liberté, belles illusions brillant dans les ténèbres de l’ignorance. Magritte en a, en quelques traits de génie, résumé l’idée maîtresse dans son : « Ceci n’est pas une pipe » ; Brel l’a crié dans « L’inaccessible étoile ».

Le piège ne se referme t’il pas sur lui-même en laissant à penser, comme en psychanalyse, que le degré de liberté de l’homme est finalement particulièrement limité ?

L’artiste va faire ses constats : sa technique devient « mixte » en utilisant des rencontres de peintures et produits divers bien que, globalement, son expression en tant que geste physique « tourne autour du pot ». L’évolution de l’œuvre de Marc HUBERT interpelle : « Entre inconscient et conscient, entre intuition et raison, entre laisser faire et technicité, quel lien ? ».  La créativité artistique ?

Une libération, qui ne peut donc être que partielle, est-elle la résultante ou mieux la récompense d’une acceptation d’un processus de transformation dans le sens de l’épuration ? Aller à l’essentiel, à la chose en soi, tenter vainement de se rapprocher du réel, confrontation angoissante avec le vide, que la mise en mots amorti d’un souffle qui finit par apaiser, que l’artiste, lui, dépasse, sublime même, parfois, grâce à une expression physique qui laisse une trace. La préoccupation de certains – peut-être de tous, tout compte fait – est de rendre cette empreinte éternelle, ce qui sous entend, d’un côté, le pouvoir d’universalité de la marque en tant que symbole – Marc, un prénom prédestiné –, et de l’autre, le besoin presque vital qu’il en soit ainsi.

« D’où venons-nous ? » Préoccupation obsessionnelle existentielle de l’artiste qui irrésistiblement est poussé à mettre des mots sur ce qui s’affirme en fait être Sa production? Ce sont les peintures : « Organic sun », « Hole », « Vibration »…

Donc une Peinture matiériste confondant le spectateur avec ce qu’il y met, la projection d’une part intime de lui-même, alors qu’il pourrait se contenter de la voir, sans la regarder et y infliger ses névroses, ses démons, ses dieux, ses pensées, ses désirs, ses questions, ses refus… Le rêve impossible d’une rencontre unidirectionnelle de la peinture vers le sujet passant par là, susceptible de la recevoir sans la percevoir. « Comme si c’était la première fois sans apprentissages préalables, le cerveau vierge de toutes influences ». Impossible, vous avez dit « Impossible », d’autres y ajoutent « Et si c’était possible, cela en deviendrait même terrifiant », alors que d’autres encore, ayant expérimenté le détachement positif, y verraient un unique moment voguant de la concentration à la méditation en passant par la contemplation, hors de toutes réflexions. Et le « C’est beau » ou le « C’est harmonieux » émergerait peut-être, tout naturellement, dans une sorte d’homéostasie universelle, sans aucune préoccupation fondée souvent sur un pourquoi présomptueux!

Après le combat pour la vie, la liberté absolue, combat qui s’avère inlassablement perdant – la mort toujours triomphe – c’est alors le moment pour une parenthèse, concrétisée par « la période sérigraphies » (Exposition à la Maison du Hainaut à Charleroi en 2012 ; 10 pièces choisies pour la collection permanente du Palais des Beaux Arts de Charleroi, 2012). 66 sérigraphies ont été consacrées par l’artiste à ses racines ; le « D’où venons-nous ? » refait inlassablement surface, toutefois en devenant un « D’où je viens ? » plus personnalisé, synthétisé par une gravure étonnante de la défunte et enterrée Maternité Reine Astrid de Charleroi, qui continue à saigner dans l’imaginaire de certains de ses enfants.

Marc HUBERT a « désenténébré » sa ville, son Pays Noir. Toutefois la seule lumière qui a droit de citer est celle qui rayonne de la basilique – coincée entre divers immeubles – dont la ressemblance étonnante avec un palais de justice interpelle. Ce qui rappelle la période durant laquelle l’artiste a reproduit de façon monomaniaque des palais de justice – le plus imposant, celui de Bruxelles – presque à l’infini, « faisant fuir ses séries jusqu’à ce que la plaque rende l’âme, jusqu’à ce qu’elle lui livre tous ses secrets » (Exposition au CEME à Charleroi, en 2005).

Dans la phase de préparation de ses sérigraphies, l’artiste retravaille des photos, les épure, les renforce aussi, va même jusqu’à les « manipuler » pour qu’un double regard y perde ses références. Jeu de séduction avec « un vocabulaire nouveau participant ainsi à l’énoncé d’un futur possible pour sa ville » ?

Après le « D’où je viens ? » et le « Où, j’en suis ? » – les peintures : « Vibration », « Landscape and mountain » et les sérigraphies sur le Charleroi actuel –, l’artiste semble se poser clairement, par intermittence, la question « Où, je vais ? » : « Persistance time », « Memory », « And after ».

Le thème de « Des structurations », de la structuration, de la déstructuration, de la réinvention de la vie, mais aussi de la mort – l’ensemble ayant comme point d’ancrage la justice – interpelle dans l’œuvre de cet artiste non conventionnel.

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