"Exposition Michel JAMSIN, deuxième soirée.<br /> <br /> <br /> <br /> Je me dois d’exprimer quelques remerciements :<br /> <br /> - à l’artiste, Michel Jamsin, mais j’y reviendrai,<br /> <br /> - à Marc Hubert pour ses interventions de metteur en page, d’illustrateur, de graphiste pour les cartons d’invitation et le blog,<br /> <br /> - à mon ami Guidino Gosselin pour ses excellentes recommandations de conseiller artistique,<br /> <br /> - à tous ceux, mes proches surtout, qui parviennent à supporter le choc permanent de mes idées, au quotidien, dont Béatrice.<br /> <br /> <br /> <br /> Michel, il y a à peine un mois, je ne le connaissais pas. Je l’ai rencontré ainsi que son épouse dans son cloître classé. Une étincelle poussant à la collaboration a jailli.<br /> <br /> « Tu sais depuis peu que tu aurais pu être, dans les années soixante, mon professeur d’art plastique. Il s’en est fallu d’un souffle libérateur d’un a priori de mon père. Tu connais l’histoire dans laquelle quatre personnages furent partie prenante : mon père, moi, toi et aussi mon fils Marc Hubert devenu, lui, artiste.<br /> <br /> Tu es un peintre figuratif, expressionniste, donc qui captent des informations du monde extérieur que tu sembles la plupart du temps relier à l’aspect tragique de la condition humaine pour ensuite parler, crier, hurler à travers l’expression de tes personnages et de tes mises en scène. Rien de dramatique toutefois : les vivants, les morts vivants, les morts dansent dans une ronde assez avenante ; certains sont même souriants de toutes leurs dents. Et celui qui semble regarder en arrière, un vivant, – peut-être nostalgique de son passé – paraît être rappelé à l’ordre : " Danse, c’est le moment de la folle farandole ; vit le moment présent, toutefois en n’étant pas dupe de ta condition sur la scène du théâtre de la vie ".<br /> <br /> Je fais du vélo, tu le sais. Je le pratique relativement intensément et cet après midi j’escaladais la terrible côte du Moulin à Mazée connue de tous les cyclistes, pour ne pas échapper à y voir le fond de leur âme, surtout quand on est en manque d’entraînement.<br /> <br /> L’activité physique a cela de bon, au même titre que le maintien d’une posture corporellement active, c’est qu’elle facilite la rencontre du corps et de l’esprit. Elle rend présent le corps, et l’esprit peut y aller à fond : penser, délirer, faire de l’association libre sans risque de perdre pied par rapport à une certaine réalité communément admise par le plus grand nombre.<br /> <br /> Pratiquer le vélo conduit aisément à un état de méditation. Il est le produit d’un être vivant, dans l’instant, sa globalité et non un détachement, qui peut toutefois en constituer une résultante bien dosée selon les circonstances, après coup.<br /> <br /> C’est sans doute de la relation étroite corps esprit que la créativité de l’artiste a le pouvoir de s’exprimer portant un regard sur le monde, à nul autre pareil, interpellant, troublant, pour les bonnes manières et l’ordre établi. L’art ne conduit-il pas à sonder les profondeurs de l’âme humaine ? Il est fait pour troubler dans l’expression du tragique, comme dans celle de la sérénité, quand il a un temps soit peu digéré les limites et la vulnérabilité de la condition de l’être humain.